Préconisé par la Haute Autorité de Santé en septembre 2005
Ce test clinique de dépistage auditif conçu par le Dr Lucien Moatti s'intègre facilement aux examens pédiatriques des enfants de 6 à 24 mois.
Les 4 jouets sonores contenus dans ce coffret émettent, lorsqu'on les retourne, des bruits semblables à des cris d'animaux. Leur fréquence échelonnée de 250 à 3000 Hertz permet de vérifier les réactions auditives de l'enfant, du grave à l'aigu.

Contenu et utilisation du Test de Moatti :
Les 4 objets contenus dans ce coffret sont des petits cylindres qui émettent, lorsqu'on les retourne, des bruits semblables à des cris d'animaux (oiseau, chat, mouton, vache).
L'intensité émise est constante et indépendante du mode de manipulation (env. 60 décibels à 2 mètres = celle de la parole) La fréquence minimale de l'oiseau se situe dans la zone aigue (au-delà de 2000 Hertz); celle du chat dans la zone médiale (autour de 1000 Hertz); celles du mouton et de la vache dans la zone grave.
Une bonne perception de la parole par l'enfant nécessite une audition satisfaisante du champ auditif de 250 à 3000 Hertz, la perception des 4 objets permet, en principe, d'éliminer une surdité grave amputant ses capacités à entendre le message oral.
La manipulation des objets doit se faire à 2 mètres environ de l'enfant, hors de sa vue, de préférence derrière lui ou cachée par le bureau. On pourra sensibiliser le test en étouffant l'émission sonore dans le creux de la main.
Une notice d'utilisation plus détaillée est incluse dans le coffret.

L'enfant réagit par :
• une orientation de la tête ou parfois simplement du regard vers le bruit, c'est le reflexe d'orientation-investigation
• mais aussi par une modification du comportement traduisant la surprise, la joie ou la crainte, déclenchement de pleurs ou un arrêt de ceux-ci, arrêt de la succion, etc...

Interprétation des réponses :
• Une réaction à chacun des objets, dans de bonnes conditions d'examen, hors de sa vue, en respectant les ages préconisés (dès le début du 6ème mois jusqu'à 2 ans) et la distance requise, dans une atmosphère pas trop bruyante, permet, sauf cas particulier, d'être assuré d'une audition satisfaisante.
• Une réaction aux objets de fréquence grave mais pas à ceux de fréquence médiale ou aigue, fait craindre une surdité sur les fréquences aigues, le plus souvent atteintes dans les surdités de perception par altération de l'oreille interne.
• L'absence de réaction ne témoigne pas forcément d'une surdité mais doit faire recommencer l'épreuve et, en cas de doute persistant, impose un bilan ORL et audio-phonologique par une équipe spécialisée en vue d'un diagnostic de certitude.

Dans cette voie, Moatti a mis au point un matériel simple : il s'agit de quatre petits jouets imitant les cris d'animaux (vache, mouton, chat, oiseau), sons complexes dont les fréquences sont, pour la vache de 100 à 4500 Hertz, le mouton de 500 à 5000 Hertz le chat de 1000 à 8000 Hertz et l'oiseau de 2000 à 9000 Hertz. Le son, lié à la chute d'un poids dans un cylindre, est produit en retournant lentement l'objet et non en le secouant. L'intensité est ainsi calculée pour atteindre 60 décibels à un mètre, 55 à deux mètres, 50 à trois mètres, 45 à quatre mètres, pour chacun des jouets. L'enfant étant sur les genoux de sa mère, on commence par le jouet donnant le son le plus aigu (oiseau) en se plaçant à quatre mètres de l'enfant, hors de sa vue, et en se rapprochant progressivement en cas de non réponse. La réaction d'orientation investigation peut être remplacée par des modifications au niveau de la face, des modifications de la respiration, des phénomènes moteurs. Les réponses négatives ne permettent pas d'affirmer l'absence de perception et l'examen doit être pratiqué à nouveau, soit le jour même soit quelques jours plus tard. Si le doute persiste, l'enfant doit être dirigé vers un centre spécialisé. Bien qu'il ne s'agisse pas d'une véritable mesure audiométrique, les réactions obtenues suivant le jouet utilisé permettent d'apprécier grossièrement le champ auditif de l'enfant. Il faut se méfier des fausses réponses positives, parfois induites par une réaction de la mère, des fausses réponses négatives qui, elles, conduisent à répéter l'examen. Enfin, la méthode risque de méconnaître les hypo-acousies inférieures à 50 décibels.

Bibliographie :
Lucien Moatti et collaborateurs, "Enquête sur un test auditif de dépistage", 113ème monographie du Bulletin d'Audiophonologie, Annales scientifiques de l'Université de Franche-Comté, Volume III, Numéro 1, Nouvelle Série, 1987.